mercredi 2 mars 2011
La face cachée de la lune
Personne ne me connait, c'est ainsi : ni amis, ni parents, ni collègues...
Après tout, c'est peut-être mieux, ça évitera de décevoir ce petit monde qui s'est habituée à cette personne que je ne suis pas.
26 ans après, j'aurai beaucoup de mal à faire machine arrière sans faire beaucoup de dégâts sans même m'en rendre compte. Pourtant, il y a des jours où ça me fout en l'air de lire, de voir, d'entendre ces personnes qui semblent vouloir se sentir responsable de ma réussite. On parle de réussite professionnelle, ça va de soit, ma vie sentimentale n'intéresse personne parce que ça obligerait à rentrer dans mes méandres.
Seul les gens lisses sont bien accompagnés, car il n'y pas besoin de creuser, c'est comme le buffet d'un hôtel formule un, tu prends ce qu'il y a.
Avec un peu de recul, je ne peux que remercier la roue de destin de m'avoir doté d'un putain de caractère qui fait que je ne peux être que moi en dépit des modes, à contre temps souvent mais au moins, je me suis fidèle.
Portrait d'un mystère, qui n'est qu'une jeune femme.
mardi 15 février 2011
J’veux pas me marier, je veux des droits…
Depuis quelques temps, c'est un sujet qui revient fréquemment à mes oreilles : mes amis, ma famille ne comprennent pas mon absence de position quant au mariage homosexuel et pour cause, je suis contre. Alors, forcément, on regarde avec des yeux ronds avant même que je n'aie pu m'expliquer...
Le fait est que même si j'avais été hétéro, je ne me serai pas mariée notamment à cause de la connotation trop religieuse de cette institution. Dans ma petite tête de fille du mouvement « religion = mensonge + hypocrisie » et clairement, je l'admets ça m'aurait bien faite chier d'avoir à dépenser tout cet argent pour le plaisir de ma grande famille dont je n'ai aucune nouvelle en temps normal. Même si je sais que cela aurait fait plaisir à ma mère, à la mère de ma mère... Puis le coup de la virginité, de la fidélité, on me l'a fait quand j'avais 18 ans et j'en garde pas un superbe souvenir donc non, définitivement non.
Moi ce que je voudrais c'est : partir bosser le matin sans me dire que si je faisais mortellement renversée par une voiture, elle ne retrouverait pas dans une galère administrative, qu'on pourrait légalement avoir des droits sur nos enfants à venir, qu'à la fin de notre vie (quand on serait deux petites mémés sans dents) il nous restera du temps pour profiter de la vie sans se poser les questions de succession. Souvent, quand j'ai fini ma tirade larmoyante, il y a toujours un neuneu pour me dire « t'as qu'à te pacser ! ». Sauf qu'aujourd'hui le pacs pour un couple homosexuel, c'est uniquement les désavantages des couples mariés qui s'appelle « Régime des biens et des dettes » et des dettes, j'en ai déjà payé pour une autre.
Des droits, ce serait bien... ce serait déjà mieux...Ce qui me pose problème en ce moment, c'est de m'apercevoir que les choses vont avancer grâce au front national et à la fille de son père, qui contrairement à lui, fait dans le social.
Qu'est ce qui va se passer en 2012 ?
Et après...
vendredi 3 décembre 2010
Être milieu... Ou ne pas être
Parce que je ne revendique rien à par de pouvoir inspirer-expirer pour ne pas virer au bleue tous les 2 minutes.
Pas butch, pas lipstick, pas androgyne, simplement une jeune femme de 26 ans bien dans ses pompes parfois, le moral dans les chaussettes des fois. La plupart du temps ce sont mes amis hétéro qui me parlent des "signes de reconnaissance entre homo" et je n'y vois que des choses anodinement banales.
Si certains se sentent vivre en militant, tant mieux pour eux, moi je n’en ressens pas le besoin...Faut pas y voir un manque de respect, ou une tentative de rébellion, mais simplement un choix de vie.
Parce que je ne défile pas à la gaypride, non pas que je manque de temps mais j’ai du mal à saisir le concept de "on veut être accepté dans la société comme individu, alors on se donne en spectacle", c’est mon point de vue et il n’engage que moi.
Cela ne veut pas dire que je n’ai pas conscience que "ces combats" ont permis de faire changer les choses mais juste que j’ai horreur d’adhérer à la moitié des idées d’un mouvement.
Parce que les boites de nuit parisiennes, je n’y vais plus depuis au moins 3-4 ans car je me suis rendue compte qu’on y croise toujours les mêmes filles qui s’échangent leurs ex à l’infini.
Finalement, on a toutes déjà couché ensemble indirectement... Et j’ai horreur des choses réchauffées alors je préfère diner dans un bon restaurant.
Parce que les histoires de communautés libres d’expression, j’y crois autant qu’à la vierge => donc uniquement quand ça m’arrange. Dans le fond, on finit toujours par se heurter aux limites et aux rivalités humaines qui finissent par rendre le concept beaucoup moins sympa. Pas de chance, je me lasse très vite et je n’aime pas les conflits donc je reste tant que l’on me supporte.
Le meilleur exemple ce sera Yagg, on m'a finalement reproché d'être heureuse et ne pas correspondre aux critères lesbiens : cheveux courts, marcel et compagnie.
Dans le milieu, on m’aime pas parce que je suis différente...
Dans le monde hétéro, on ne m’aime pas parce que je suis différente...
Pourtant, ça ne m’empêche pas de vivre, la preuve que n’appartenir à aucun groupe d’individus peut aussi être un choix personnel. Alors, inutile de me demander comment on vit quand on est une lesbienne de 26 ans à Paris, je n’en ai aucune idée car je vis comme mademoiselle tout le monde et ça me va très bien.